André Célestin Casimir Rouault, l'auteur des Chroniques
landivisiennes, est
né à Landivisiau (Finistère nord) avec le
siècle, en 1900. Ces pages se rapportent à sa prime
jeunesse, à une époque où les écoles de la
République auraient affiché sans vergogne "Il est interdit de cracher
par terre et de parler
breton".
Ses parents, qui manquaient peut-être un peu d'imagination,
avaient décidé qu'il porterait le nom du saint du jour
où il naîtrait. Célestin est le prénom de
son parrain, Célestin Kerdiles, et Casimir celui de son grand
père maternel, Casimir Tréanton. Né le 7
septembre, il
aurait dû en toute logique se prénommer Cloud, si un petit
voisin, prénommé André, n'avait pas
énergiquement protesté, et finit par obtenir gain de
cause, en lui donnant son propre prénom. Baptisé dans de
telles circonstances, comment serait-il possible d'imaginer
qu'André Rouault ait pu mener sa vie de façon
linéaire et conformiste ?
Son père, Paul Rouault, était sous-chef de gare à
Levallois-Perret (à présent dans les Hauts de Seine). En
1898, il avait eu avec son épouse Emma
Tréanton une fille, Paule, et
l'exiguïté du logement de fonction
généreusement octroyé par les Chemins de fer de
l'Ouest ne permettait pas d'héberger également le
second
enfant, André, né en 1900. C'est pourquoi André
fut placé en nourrice à Landivisiau, et se trouva donc
être le frère de lait du curé de l'ile de Sein,
rendu célèbre par les événements de
1940. Il quitte ensuite sa nourrice pour rejoindre sa
grand-mère maternelle, jusqu'à l'age de 7 ans.
Entretemps, son père avait obtenu d'être promu chef de
gare à Plounérin (aujourd'hui dans les Cotes d'Armor) et
André avait alors regagné la cellule familiale.
Après des études de dessin industriel à Angers,
une participation au bureau
d'études des Chemins de fer de l'Ouest, puis la
création d'objets décoratifs en nacrolaque (substance
irisée extraite d'écailles de poisson, une ancêtre
de nos matières plastiques), André Rouault se tourne vers
le journalisme comme correspondant régional. Après la
débacle
de 40, il participe en tant que directeur à la création
du quotidien La Bretagne
à Rennes, puis devient successivement
rédacteur en chef du Télégramme
de Brest et rédacteur au service d'information de Radio-Paris. A la
libération, il passe par Dijon (Les
dernières dépêches) avant de revenir au Figaro comme secrétaire de
rédaction. Il prend ensuite en main la rédaction de la Tribune de Saône et Loire
avant de partir au Maroc comme rédacteur en chef du Petit Marocain. Après
l'échec d'une tentative prématurée de
télévision commerciale, il passe ensuite au journalisme
économique en créant le CEDIES et devient le
secrétaire général du patronat dans ce pays,
jusqu'à sa retraite qu'il prend à Pornic en 1970.
André Rouault, à l'époque où il
rédigeait les Chroniques landivisiennes
Les chroniques landivisiennes
ont été rédigées durant ses
emprisonnements à Rennes, pendant et après l'occupation.
Il se targuait d'avoir été condamné à la
fois par l'occupant et par les gaullistes. Le mordant de sa plume n'y
est sûrement pas étranger. Promu à l'infirmerie de
la prison, il avait à sa disposition un petit bureau, un stylo
et du temps, et c'est sur des enveloppes dépliées que
sont nées les lignes de ce texte.
Mon grand père s'est éteint à Pornic, port de la
Bretagne septentrionale, le 2 décembre 1988. Il m'a transmis ce
texte dont j'ai assuré le plus fidèlement possible la
mise en forme finale.
Version 3.1 du 29 Décembre 2006
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