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Les gens du Lao Tseu
 de Briac


par Jacques-Deric Rouault

Analyse critique
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Version 3.2 du
9 Février 2012

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Jacques-Deric Rouault, 2012. Les Gens du Lao Tseu de Briac. Analyse critique. Rastell Toull page C109.

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C109
Les gens du Lao Tseu de Briac
Jacques-Deric Rouault B20 Bretagne
B31 Bande dessinée

Analyse critique

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Numéro
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Auteur
Rubrique Sous-rubrique Nature
C101
Qui est Briac ?
Jacques-Deric Rouault B20 Bretagne
B31 Bande dessinée
B61 Histoire familiale

Article original
C108
Armen de Briac
Jacques-Deric Rouault B20 Bretagne
B31 Bande dessinée

Analyse critique
C118
Briac sur le web
Jacques-Deric Rouault B20 Bretagne
B31 Bande dessinée

Compilation

L'ouvrage

    Les gens du Lao Tseu est la seconde bande dessinée publiée par Briac, artiste graphiste breton contemporain, en 2010; après Armen publié en 2008. Cet ouvrage a d'abord été prépublié dans le quotidien Le télégramme de Brest , avant d'être publié aux Edition du Télégramme (de Brest).

    Les gens du Lao tseu est un album de bandes dessinées. Format 24 * 31.5 cm, épaisseur 9 mm. Couverture cartonnée, dos carré. Reliure cousue. 49 pages. Edition le Télégramme 2010. ISBN 978-2-84833-236-9 Editeur 02.01.07.02.10

 
La couverture - Cliquer sur les images pour les agrandir

        
Page 3                   Page 21                     Page 28
Quelques planches - Cliquer sur les images pour les agrandir

      Comme son titre ne l'indique pas, l'histoire que nous raconte Briac se passe dans le Brest des années 20, après la grande guerre et avant les bombardements qui ont rasé cette ville, entre les policiers qui doivent maintenir l'ordre à tout prix, les anarchistes qui militent, les anciens combattants qui sessassent leur souvenirs, et la bourgeoisie qui s'est enrichie durant le premier conflit mondial.

Le contexte

    Brest, c'est avant tout une ville qui s'est construite au fond d'une magnifique rade (la plus belle du monde, en tout cas d'après les brestois eux-mêmes), sorte de petite mer intérieure qui communique avec l'Atlantique et offre aux navires une protection exceptionnelle contre les intempéries.

    Avec les siècles, Brest est devenue un grand port militaire, et un grand port de commerce avec l'extrême-orient, jusqu'à l'ouverture du canal de Suez en 1869, date à partir de laquelle le commerce s'est progressivement déplacé vers Marseille, qui permettait une liaison plus rapide en évitant de contourner l'Afrique.

    Le Brest d'avant-guerre est organisé autour de deux rues parallèles, qui descendent de la hauteur où arrive la Nationale 12, qui relie Brest à la capitale pour arriver sur le rivage, près du chateau et de l'embouchure de la Penfeld, où se trouve le grand port militaire. Ces deux rues sont la Grande rue (devenue la rue Pasteur) et la rue de Siam, nom qui fleure bon l'extrème-orient (Le royaume de Siam est l'ancien nom de la Thailande).

    Recouvrance, c'est l'autre coté de la Penfeld, et pour y aller, il faut prendre le pont. Il y avait le grand pont tournant et le petit pont flottant. Recouvrance, c'est les établissements militaires, l'arsenal, la corderie, le bagne et les remparts. C'était aussi un quartier très populaire, et c'est là où se situe le cabaret Lao Tseu.

    Brest, avec son port militaire et son arsenal, a été une cible toute désignée pour les bombardements alliés : le centre-ville, proche du port, est totalement détruit. Si le centre ville a été entièrement reconstruit dans les années 50 autour de la nouvelle rue de Siam, tous ceux qui ont connu le Brest d'avant en ont gardé la nostalgie. C'est dans ce contexte que Briac a placé l'action de son second opus, en 1920, juste après la fin de la première guerre mondiale, en attendant la crise de 29 et la seconde guerre... Mais ceci est une autre histoire.

Le scenario

    A la différence d'Armen, le scénario des Gens du Lao Tseu est beaucoup plus complexe, avec de nombreuses zones d'ombre et une grande gallerie de personnages.

    Dans les Gens du Lao Tseu, il y a une unité de temps, toute l'action se déroulant sur deux jours et une unité de lieu, la ville de Brest, avec un dénouement tragique à Ouessant au crépuscule du deuxième jour. C'est une pièce en 9 actes et un entracte :

        Acte 1 : l'assassinat du curé. Planches 3 à 6
        Acte 2 : Le Lao Tseu, le matin. Planches 7 à 11
        Acte 3 : Constantin et Barba. Planches 11 à 17
        Entracte : l'arrivée des artistes du Lao Tseu : planche 18
        Acte 4 : l'enquete de police : planches 19 à 23
        Acte 5 : Le Lao Tseu le soir : Reakall et Constantin. Planches 23 à 30
        Acte 6 : Le Lao Tseu le soir :Constantin et l'inspecteur Fanchec. Planches 31 à 36
        Acte 7 : Le Lao Tseu le soir : Reakall et Constantin. Planches 36 à 38
        Acte 8 : L'enlevement. Planches 39 à 44
        Acte 9 : Le dénouement à Ouessant. Planches 45 à 48.


    En lisant le récit de Briac, j'ai été perturbé par le fait, surement volontaire, que le héros central, celui qui indique au lecteur l'endroit où il doit se placer pour regarder les autres personnages, change au cours du récit. Comme on a l'habitude de s'identifier au héros central, on se retrouve très perturbé quand,
sansêtre prévenu, celui-ci changeau cours du récit. Le récit peut être découpé en quatre parties successives :

    *  Première partie, de la planche 3 à la planche 6 : le héros central est l'inspecteur Fanchec, chargé de résoudre les crimes qui se passent à Brest.

    *  Seconde partie,
de la planche 7 à la planche 18 : le héros central est Constantin Thalamas, un des deux copropriétaires du cabaret Lao Tseu.

    *  Troisième partie, de la planche 19 à la planche 23 : le héros central est le commisaire de police.

    *  Quatrième partie, de la planche 24 à la planche 48 : le héros central est Vernon Reakall, qui revient de Nouvelle Zélande.

    Au cours du récit, on passe donc par des points de vue subjectifs qui changent, et on voit cette histoire au travers des yeux de différents personnages successifs, ce qui génère à la fois une complexité surprenante et une grande richesse. En général, les auteurs évitent ce genre de procédé, car cela désarçonne le lecteur, qui ne s'y retrouve plus, et abandonne rapidement la lecture ... . C'est par exemple Boris Vian, dans l'Automne à Pékin paru en 1947 qui  utilise cet artifice en décrivant quatre groupes de personnes différentes, avec autant d'histoires différentes, ces quatre groupes finissant par fusionner à la fin du roman.

Les personnages

    Une grande galerie de pas moins de 23 personnages, que nous allons préciser, par ordre d'entrée en scène. La seconde colonne représente les images du passé, alors que les protagonistes étaient jeunes. La troisième colonne représente les personnages au moment où se déroule l'action du récit.

Page 3
   Pierre-Jean Morvan
Curé de Saint Martin
Meurt dans la première planche
C'est le quatrième notable assassiné
Page 5

Fanchec
Inspecteur de police
avec une casquette vissée sur la tête
Page 5

Mahoux
Policier, adjoint de fanchec
La clope au bec
 Page 6
  
Constantin Thalamas
Avant la guerre, inspecteur de police à Brest, qui s'habillait alors avec élégance.
A combattu dans les tranchées
Copropriétaire du cabaret Lao Tseu, avec beaucoup moins d'élégance.
Essaie de se lancer dans l'écriture
Page 8

Julien Kerautret
dit Tchang, dit Kero
breton qui présente des traits asiatiques
Copropriétaire du cabaret Lao Tseu
Page 9

Billy Star
pianiste du Lao Tseu
soldat américain de la guerre de 14 qui est resté sur le sol français
Boit comme un pianiste de bar
Page 11

Barba
Chanteuse au Lao Tseu, à la voix d'ange
Originaire d'Ouessant
Barba est une fille de la pluie
Page 12

Pierre de Rosambo
Officier français
mort sur le front
Inspirateur de Constantin Thalamas
Page 18

Raymonde et ses deux collègues
Les trois danseuses légères du Lao Tseu
Page 18

Massaldi
Prestigidateur au Lao tseu
Un autre alcoolique
Page 19
  
Comte Jean de Lesmel
Né à Brest
Député de la Moselle
Propriétaire des grandes aciéries de Moselle
Page 19

Le commissaire de police
Page 22

Le chauffeur de De Lesmel
Page 22
      Deux hommes de main
Dédé et ?
Page 23

Vernon Reakall
A fait fortune en Nouvelle Zélande
handicapé
de retour en France
Page 23

Haniana
Maori originaire de Nouvelle Zélande
Secrétaire de Reakall
Page 35

Victor Erdenven
Pharmacien
assassiné
Page 35
Gustave Penvern
Brasseur
assassiné
Page 35
Armand Bars
Notaire
assassiné
Page 35
Ronan Kervella
Employé du Comte Jean de Lesmel
Disparu en mer il y a longtemps

Les autres, ceux sont des figurants, qui n'ont pas droit à la parole :
    Planche 5-6 : les badeaux qui regardent emmener le corps du curé
    Planches 23-31 : les spectateurs du Lao Tseu, dont deux marins en goguette.
    Planches 33-34 : un général, un photographe et un garçon de ferme condamné à mort.
    Planches 42-45 : le commandant et les marins du Moreol
    Planche 46 : les moutons d'Ouessant (bééééé ...)


Un roman noir

    Un roman très noir, avec différents sources de noirceur :

    *  La plupart des scènes se passent la nuit, dans la nuit noire : l'assassinat du curé, l'enlèvement de Vernon Reakall, ou dans des locaux sombres et mal éclairés comme le Lao Tseu ou le commissariat de Police. Et quand il fait jour, le temps est très gris et on sent le crachin qui finit par tout mouiller. La mouette (plus exactement le goéland argenté) de la page 4, la vue de Brest de la page 15, le marché et le tramway de la page 21, tous ces décors baignent dans une grisaille humide. Ce n'est qu'à la fin du récit, au crépuscule du deuxième jour, que le soleil s'est couché et que le Moreol, après avoir traversé la mer d'Iroise aborde Ouessant (planche 45), que le ciel se dégage. Mais trop tard, car déjà le dénouement final est engagé.

    *  Les différents personnages sont habillés de sombre, la ville est grise, les décors intérieurs sont obscurs, ... La seule touche de couleur est la voiture du député ou le pompon rouge des marins. Même l'herbe et les moutons d'Ouessant sont gris.

    * De la guerre de 14-18, Briac ne nous montre que deux morts violentes : celle de Pierre de Rosambo, au bas de la planche 15, qui passe du bleu gris au carmin sombre, et l'exécution pour l'exemple d'un garçon de ferme simplet.

    * Tous les personnages ont une âme sombre, et personne n'est totalement innocent. Le commissaire de police est omnubilé sa future promotion dans la capitale, l'inspecteur Fanchec n'est pas un aigle, et son adjoint Mahoux encore moins. Constantin Thalamas se sent responsable de la mort du garçon de ferme fusillé à tort pour espionnage, sur la base de ses informations. Julien Kerautret a participé à la guerre dans les tranchées, et n'en n'est pas revenu indemne ; lui qui triche sur ses origines par pure raison commerciale, en se faisant appeler Tchang. Billy le pianiste a déserté en ne se rembarquant pas avec l'armée américaine. Massaldi est devenu un poivrot qui rate lamentablement ses tours de prestigiditation. Les trois danseuses du cabaret sont loin d'exercer un métier honnête.  Pierre-Jean Morvan, Victor Erdeven, Gustave Penvern, Armand Bars, s'ils sont devenus des notables brestois, sont tous quatre liés par un secret criminel. Jean de Lesmel, s'il a en apparence bien réussi dans les affaires et la politique, n'est en réalité qu'un chef d'entreprise incompétent au bord de la faillite, et se révèle capable de toutes les crapuleries pour tenter de sauver son image publique. Vernon Reakall est lui coupable de penchants contre nature ... Qui était donc cet ami et associé qui ne jurait que par Doctoïevski ? Reste Barba. Mais on ne sait rien d'elle. Quel parcours a-t-elle bien pu suivre pour finir comme chanteuse dans un cabaret minable de Recouvrance ? C'est sans doute le seul personnage, l'unique rôle féminin, que Briac a épargné dans ce roman noir. En réalité, le seul innocent de cette histoire l'est dans tous les sens du terme : c'est le garçon de ferme fusillé pour l'exemple ...


    Bon le climat n'est pas à l'hilarité, et de loin.

L'aspect politique

    Le spectre de l'anarchie plane sur Les gens du Lao Tseu, même si n'en voit aucun. L'anarchiste, c'est peu l'arlésienne des gens du Lao Tseu.

    La guerre de 14-18. Thalamas en fait des cauchemars (planche 16).

    Il est question de consommer français ... planche 25


La génétique des populations

    Dans Les gens du Lao Tseu, il y a deux points qui touchent à la génétique des populations : le physique de Julien Kerautret et le comportement de Barba.

    Tchang, alias Julien Kerautret, présente des traits asiatiques avec un physique annamite, bien que de souche bretonne depuis de nombreuses années.
Dans l'article du Télégramme Une aube rouge se lève sur la bande dessinéee, Briac déclare : Il m'est venu du souvenir d'une famille de Lesneven, dont tous les membres avaient des traits asiatiques sans savoir d'où cela provenait. C'est parfaitement exact, et de telles observations ne sont pas rares. Dans le centre de la Tunisie, où j'ai  vévu deux ans, il y avait un paysan tunisien que tout le monde appelait l'allemand à cause de son physique de grand blond ... et qui n'avait jamais dépassé les limites de son canton ... Ces observations s'expliquent assez simplement.

    Tout d'abord, une population n'est pas homogène, car il y a eu dans le passé, depuis les temps préhistoriques, des populations qui se sont déplacées  et installées là où elles ont pu trouver une place libre. En particulier les invasions celtes de l'âge de fer, les invasions germaniques, jusqu'aux Huns, qui ont succédé à la domination romaine. Certaines des ces populations venaient d'Asie centrale et en portaient les caractéristiques. Concernant la Tunisie, n'oublions pas que les Vandales, après avoir traversé toute l'Europe passent en Afrique du nord, et ont fini par installer un royaume dans cette partie de l'Afrique.

    Le deuxième facteur réside dans la formation des couples. Jusqu'au 20e siècle, la distance moyenne des lieux de naissance des deux mariés était  de 10 km. Depuis, cette distance a doublé. Donc, depuis des générations, les couples se forment entre cousins, si bien que les caractères propres à chaque groupe humain sont conservés localement au lieu de se diluer dans la population générale. Un facteur complémentaire est le fait que de nombreux traits sont récessifs, c'est à dire qu'ils se manifestent uniquement quand on hérite de ce trait à la fois de son père et de sa mère. C'est en particulier le cas des rouquins. Voilà donc pourquoi on peut trouver des familles bretonnes avec des traits asiatiques, sans pour autant qu'une ancetre récente ait fauté avec un étranger ...

    D'ailleurs, Briac, si tu ne le savais pas encore, il y a le cas d'une de tes grand tantes, qui quand elle était petite, présentait elle aussi des traits asiatiques. Voici sa photo :

    Comme tu peux le constater, il n'y a pas besoin d'aller chercher bien loin ...
 
    Le second point du récit qui touche à la génétique des populations dans Les gens du Lao Tseu est le comportement des ouessantines, leur réputation de faire peu de cas de leur vertu. Cela me fait penser au récit de Louis-Antoine de Bougainville, qui quand il visite Tahiti en fait une vision idyllique dans son journal tout en décrivant les femmes invitant les navigateurs étrangers à l'amour. Ce comportement spécifiquement illien peut être interprété grâce à la génétique des populations. Notons ici que les récits idyliques portés par les navigateurs dans le pacifique ont été remis en question par Victor Segalen dans les années 1900, comme il a été le premier à décrire le problème de la disparition des cultures et traditions extra-européenenes, pour ne pas parler de culturicide, induit par la colonisation et les pratiques religieuses importées.

    La colonisation des iles est récente dans l'histoire de l'homme, car il faut être capable de construire des bateaux suffisamment solides pour les atteindre. La colonisation est effectuée par un très petit groupe (quelques couples), qui provoque un goullot d'étranglement dans le transfert des genes. Même si par la suite la population se développe, elle reste très fortement consanguine, si bien que les gènes récessifs défavorables, ceux qui provoquent des handicaps, ceux qui rendent sensibles à la maladie, bref les tares, commencent à se manifester. Si la population reste completement isolée du monde, elle peut très bien disparaitre du fait de ces tares. C'est une des explications possible pour la disparition de la population de l'Ile de Paques, particulièrement isolée. L'idée est que les populations qui n'arrivent pas à échanger des gènes avec d'autres populations disparaitraient beaucoup plus facilement que celles qui renouvellent
plus ou moins  régulièrement leur patrimoine génétique. Ne subsisteraient alors que les populations qui présentent un comportement très accueillant vis à vis des étrangers, en particulier les femmes, car ceux sont surtout les hommes qui voyagent. C'est de cette façon indirecte que la sélection naturelle peut agir sur le comportement. Pour le moment, cela reste une hypothèse de travail qui demande à être un peu mieux étayée ... Pour Ouessant, pourquoi pas ? Mais connait-on vraiment la taille du peuplement d'origine (9000 avant JC), son renouvellement, ... Ce phénomène peut également se passer sur le continent, mais les conséquences ne sont pas directement visibles. Si une population très isolée disparait, son territoire devient libre et sera vite occupé, soit par les populations voisines qui accroitront en conséquence leur propre territoire, soit par une population errante en recherche d'un territoire libre. La nature a horreur du vide. En ce qui concerne plus précisément la question de l'origine biologique de la vertu des ouessantines, nous en resterons prudemment au niveau des spéculations...

8  La langue

    Les gens du Lao Tseu commence par deux pages sans paroles, mais cela s'arrange par la suite, avec de grandes tirages au moment du dénouement.

    Un peu d'américain dans la bouche de Billy Hi Constantine how are you my friend ? - See you tonight guys -

    Le nom de Pierre de Rosambo vient du chateau de Rosambo.
   

    Le prestigiditateur Massaldi se fait traiter d'Houdini du pauvre par Julien Kerautret à la planche 18. Houdini était un très grand prestigiditeur américain, très inspiré lui-même de Robert-Houdin.

    L'expression fille de la pluie qui qualifie les ouessantines n'est pas une invention de Briac. Je l'ai retrouvée sur plusieurs blogs. Maintenant, j'ignore si  Briac en a un peu forcé le sens quand il parle de leur regard fier et farouche et leur réputation de faire peu de cas de leur vertu, ou s'il est resté conforme à la tradition orale ....

    Ecrire ses mémoires : un bon inventaire avant cessation d'activité. (planche 28).

    Les mensonges d'un homme en disent plus sur sa vie que n'importe quelle réalité (planche 29).

    On remarquera que les phrases les plus intéressantes sont prononcées par Vernon Reakall.

    Concernant les paroles des chansons que chante Barba, j'ai pu en retrouver la source.

    La première est un poème de Tristan Corbière : Paria

Qu’ils se payent des républiques,
Hommes libres ! — carcan au cou —
Qu’ils peuplent leurs nids domestiques !…
— Moi je suis le maigre coucou.

— Moi, — cœur eunuque, dératé
De ce qui mouille et ce qui vibre…
Que me chante leur Liberté,
À moi ? toujours seul. Toujours libre.

— Ma Patrie… elle est par le monde ;
Et, puisque la planète est ronde,
Je ne crains pas d’en voir le bout…
Ma patrie est où je la plante :
Terre ou mer, elle est sous la plante
De mes pieds — quand je suis debout.

— Quand je suis couché : ma patrie
C’est la couche seule et meurtrie
Où je vais forcer dans mes bras
Ma moitié, comme moi sans âme ;
Et ma moitié : c’est une femme…
Une femme que je n’ai pas.

— L’idéal à moi : c’est un songe
Creux ; mon horizon — l’imprévu —
Et le mal du pays me ronge…
Du pays que je n’ai pas vu.

Que les moutons suivent leur route,
De Carcassonne à Tombouctou…
— Moi, ma route me suit. Sans doute
Elle me suivra n’importe où.

Mon pavillon sur moi frissonne,
Il a le ciel pour couronne :
C’est la brise dans mes cheveux…
Et, dans n’importe quelle langue ;
Je puis subir une harangue ;
Je puis me taire si je veux.

Ma pensée est un souffle aride :
C’est l’air. L’air est à moi partout.
Et ma parole est l’écho vide
Qui ne dit rien — et c’est tout.

Mon passé : c’est ce que j’oublie.
La seule chose qui me lie
C’est ma main dans mon autre main.
Mon souvenir — Rien — C’est ma trace.
Mon présent, c’est tout ce qui passe
Mon avenir — Demain… demain

Je ne connais pas mon semblable ;
Moi, je suis ce que je me fais.
— Le Moi humain est haïssable…
— Je ne m’aime ni ne me hais.

— Allons ! la vie est une fille
Qui m’a pris à son bon plaisir…
Le mien, c’est : la mettre en guenille,
La prostituer sans désir.

— Des dieux ?… — Par hasard j’ai pu naître ;
Peut-être en est-il — par hasard…
Ceux-là, s’ils veulent me connaître,
Me trouveront bien quelque part.

— Où que je meure : ma patrie
S’ouvrira bien, sans qu’on l’en prie,
Assez grande pour mon linceul…
Un linceul encor : pour que faire ?…
Puisque ma patrie est en terre
Mon os ira bien là tout seul

Quant à la seconde chanson, il s'agit de Rose des bois publiée dans Chansons pour accordéon de Pierre Mac Orlan, publié en 1953. Musique de V. Marceau.

    Ros' des bois par ici, Ros' des bois par là
Saute ma mignone t'auras du rata

    Quand le clairon sonne, mon coeur m'abandonne.
Mais je n'ai personne à qui dire tout ça
    J' naquis dans un biis près de Toul,
je crois le six-neuf m'apprit la route de Nancy
    Clairons et tambours de l'infanterie,
trompett's d'artillerie sont mes troubadours

    Quand j'irai creuver
Au fond d'un terrier
Un peu sans façon
    Un clochard fripon
Portera la croix
Selon les usages

    Ros' des bois, Ros' des
   

    D'après Barba à la planche 17, la chanson en anglais a été composée par un des copains Billy, aux USA.
Il s'agit de la chanson Strange fruits de Lewis Allen et de Sonny White :

Southern trees bear strange fruit
Blood on the leaves and blood at the root,
Black bodies swinging in the southern breeze,
Strange fruit hanging from the poplar trees.

Pastoral scene of the gallant south,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolias, sweet and fresh,
Then the sudden smell of burning flesh.

Here is a fruit for the crows to pluck,
For the rain to gather, for the wind to suck,
For the sun to rot, for the trees to drop,
Here is a strange and bitter crop.

La musique

   Il y a de la musique dans cette oeuvre, tout au long des pages. S'il n'y a pas de  paroles échangées  sur les deux premières planches,  il y a le cri des mouettes, s'il n'est pas très harmonieux, il est vrai, qui  remplit le silence.

    Il y a les bruit des véhicules qui circulent dans les rues de Brest. C'est vrai qu'il y en a très peu, mais ils étaient particulièrement bruyants à l'époque.

    Au Lao Tseu, il y a les conversations, le piano que frappe Billy, et la voix d'ange de Barba. Billy, c'est un nègre du sud des USA, donc il joue du blues, du boogie-woogie, les premiers Charlestons, ... Quand en 1917, les soldats américains on débarqué à Brest, le jazz, alors inconnu en Europe a débarqué avec eux : 1917, le jazz débarque à Brest. Billy me fait beaucoup penser à Sam le pianiste noir de Jean-Roger Caussimon :

Je suis pas courageux, j' m'en irai si j' pouvais
Mais je suis tellement saoul que je peux plus m' lever

    Le seul moment de calme absolu, c'est durant la traversée en bateau sur le Moreol.


    Quand je relis Les gens du Lao Tseu, je ne peux pas m'empécher d'écouter en boucle Barba chanter sa chanson préférée Enez Eussa, le nom breton de l'ile d'Ouessant, dont elle est native. Oui, je sais bien que ce n'est pas vraiment Barba qui la chante, mais Annkrist, qui pourrait être sa petite fille, mais que voulez-vous, j'ai fini par fusionner les deux chanteuses dans mon esprit en colimaçon, tant l'interpretation prenante d'Annkrist fait d'elle une véritable fille de la pluie, avec son regard fier et farouche.

Le dessin

    Les gens du Lao Tseu présente plusieurs originalités (innovations ?) graphiques :


    Aux planches 4-5, j'aime beaucoup le goéland qui nous offre une transition géographique et temporelle entre la voiture qui transporte les assassins et  la découverte du cadavre.  Le dessin du goéland est à cheval sur deux cases, et traverse le récit, dans le sens de la lecture. Entre les deux cases, le ciel s'est éclaici.


    Quand Constantin Thalamas se décide à prendre sa plume pour se mettre à l'écriture, il écrit sur un feuille, mais en respectant le cadrage oblique de la case, et encore plus fort, à l'envers, pour que le lecteur puisse directement lire sa prose sans trop d'effort.


    Quand Thalamas sort du cabaret et va bavarder avec Fanchec dans la rue, on voit apparaître dans les planches 32 à 36 ce que j'ai d'abord pris pour des grafittis blancs sur les murs. Il s'agit en réalité des paroles des chansons que chante Barba sur scène, paroles qui s'échappent du cabaret. Le texte blanc grandit avec l'intensité perçue par Thalamas, quand il y a des bravos ou quand il se rapproche de la porte, et ensuite à l'intérieur du cabaret lui-même.

    Avez-vous remarqué le marin qui pisse sur le mur avant d'entrer au Lao Tseu avec son collègue ?

    Dans la première case de la planche 36, on ne voit pas Fanchec et Thalamas qui sont cachés par un mur. Mais on voit les ombres projetées sur le sol par la lumière de l'entrée du cabaret, et ce sont leurs ombres qui bavardent ...


Le voilier qui s'éloigne au fur et à mesure que le soleil se couche


Et puis ces magnifiques vues aériennes de Brest, vues de mouette


    Coté couleurs, je trouve que Briac traverse sa période prune.

Les inspirateurs

    C'est encore plus beau que du Victor Hugo dit Raymonde planche 18.

    Une référence explicite à Dostoïevski à la planche 27, une autre à Marcel Proust à la planche 28.

    Et puis le poème Paria de Tristan Corbière, publié en 1873, et le poème Rose des bois de Pierre Mac Orlan, que chantent Barba.

    Et puis ce prénom Vernon que porte Reakall, c'est celui de Vernon Sullivan, cet alias crée par Boris Vian pour ses romans : J'irai cracher sur vos tombes (1946), Et on tuera tous les affreux (1948), ...

    Et surement d'autres évocations que je n'ai pas sû voir ...

  
Mes critiques sur le scénario

    Un scénario bien ficelé, mais qui laisse cependant plusieurs zones d'ombre.

    A la planche 6, l'inspecteur Fanchec croit reconnaitre l'inspecteur Thalamas, mais conclut "J'ai du me tromper". A la planche 31, l'inspecteur Fanchec se rend directement au Lao Tseu et fait demander Thalamas. Le récit n'indique nulle part comment Fanchec s'est rendu compte qu'il ne s'était pas trompé, et que l'ancien inspecteur Thalamas était devenu un des deux copropriétaires du Lao Tseu. Thalamas, lui reconnait immédiatement Fanchec qu'il avait déjà identifié à la planche 6. Il apparait cependant en haut de la planche 33 que Fanchec s'est renseigné entretemps ...

    Le chauffeur de Jean de Lesmel, qui assiste aux assassinats (en tout cas celui du curé), se retrouve sur le trottoir avec les deux policiers planche 22. Que devient-il ?

    Quand Vernon Reakall revient à Brest, il va rendre visite à un notaire, qui n'est autre qu'Armand Bars, son ancien amant. Pourquoi s'y rend t-il ? Une question d'héritage ? Souhaite t-il placer son argent dans des biens immobiliers en France ? Pourquoi est-il revenu en France, alors que plus rien, sinon des mauvais souvenirs le liaient à ce pays situé à l'autre bout de la planète ? Un peu de nostalgie ? Est-ce pour trouver un nègre pour écrire ses mémoires ? Il est clair qu'il a attendu la fin du premier conflit mondial pour faire son voyage.

    D'après Lourmel, Armand Bars reconnait immédiatement Ronan Kervella, qu'il croyait mort, sous l'identité de Vernon Reakall, mais le récit montre que Vernon Reakall, de son coté ne reconnait pas Armand Bars. Ou alors fait t-il semblant de ne pas le reconnaitre ? Pourquoi donc Vernon Reakall est-il revenu en France alors qu'il n'y a plus aucune attache ... ? Cet aspect n'est pas clair dans le récit.

    Comment Vernon Reakall etait-il au courant de la situation financière de Jean de Lourmel ? S'etait-il renseigné auparavant ? De quelle façon ?

    J'aurais également bien aimé savoir comment Vernon Reakall était devenu handicapé. Un problème physique ? Une maladie dégénérative ? Auquel cas, en bon breton il aurait senti se rapprocher la visite de l'Ankou, d'où son ton décalé, son impassibilité, et son retour en France ?

Mes critiques sur la technique

    D'un point de vue strictement technique, le tirage de l'album ne rend pas suffisamment compte de la qualité graphique du travail de Briac. C'est en scannant les images et en les agrandissant qu'on se rend compte que chacune des 200 cases est en soi un véritable tableau. J'ai scanné le visage de Tchang, alias Julien Kerautret sur la dédicace que m'a faite Briac et au bas de la planche 10 de l'album à la même densité de 600 dpi (points par pouce). Sur la dédicace, le visage fait 3,5 cm de hauteur, sur la case, il fait 5 cm. Compte tenu du cadrage du scan, ces deux images se retrouvent exactement à la même échelle.
  

    Quand on visualise l'agrandissement des photos, on se rend compte de tout ce que le procédé de reproduction utilisé par l'éditeur peut retrancher à l'oeuvre initiale. On ne peut que constater ce qu'un tramage de qualité médiocre peut enlever à la qualité de la reproduction. Il existe plusieurs techniques de tramage, et le travail de Briac aurait mérité que l'imprimeur (qui ne fait que ce que l'éditeur lui demande de faire, pour le prix fixé par contrat) utilise une technique plus élaborée, celle utilisée pour les livres d'art, alors qu'ici, visiblement, c'est la solution la plus basique qui a été retenue.

    J'ai également un gros doute quant au rendu des couleurs. J'aimerais bien faire la comparaison avec un scan de la planche originale ...

    Quant au distributeur, il est visiblement aux abonnés absents. En principe, il touchait un pourcentage sur les ventes,  donc cela est suffisant pour l'inciter à distribuer ce livre dans les grandes librairies comme la FNAC, les boutiques spécialisées en BD, sans compter les centres culturels associés aux hypermarchés. Que nenni.  Je n'ai pas pu trouver les deux ouvrages de Briac dans les distributeurs de la Région parisienne que je fréquence habituellement. Sur le site web de la FNAC, il est indiqué comme expédié sous 2 à 4 jours (traduction = au moins une bonne semaine), autrement dit le temps de le faire venir l'album du dépot de l'éditeur ... alors que les autres BD sont marquées En stock - Expédié sous 24h.


    Que faut-il penser d'un éditeur tel que Les Editions du Télégramme ? Sur sa page web, il se présente comme spécialisé sur des ouvrages sur la mer et sur la Bretagne. J'en déduis qu'il se contente d'approvisionner les librairies des grandes villes bretonnes et des stations balnéaires de Bretagne, là où il pense que se trouve sa clientelle. Quant à traverser le Couesnon au nord ou le Falleron au sud,  cet éditeur régional doit avoir vraiment peur de s'aventurer à l'étranger ... Visiblement, cet éditeur n'a pas non plus fait l'effort de participer au festival d'Angoulème 2011 ... Pour compare à un autre éditeur spécifiquement breton, je trouve les romans policiers de la série Marie Lester, écrits par Jean Failler, partout en France, et pourtant, qui connait les Editions du Palémon à Quimper ?

    Reconnaissons à décharge que Les Editions du télégramme ont permis à Briac de commettre ses deux premiers opus. Ceux sont d'ailleurs les deux seules BD que cet éditeur ait jamais publiées. Mais cet éditeur n'ont visiblement fait aucun effort particulier pour les diffuser en tant que BD, et que Armen comme Les gens du Lao Tseu ont eu droit au même traitement que La pêche en Bretagne ou Le carnet de cuisine de Belle-Ile, ni plus, ni moins. Ces deux derniers livres sont sûrement très bien, mais leur potentiel de vente en dehors de leur terroir est effectivement assez limité. Alors qu'aujourd'hui, le marché de la BD n'est même plus franco-belge, il est devenu mondial ...

    Briac, il est grand temps de changer de crèmerie ...

En guise de conclusion

    Un roman noir, noir de noir, bon pour la série noire. Il n'y a pas d'innocent, tous sont coupables, que ce soit à un degré ou un autre. Mais qui d'entre nous est totalement innocent ? Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre !
   
    Les gens du Lao Tseu, c'est également une oeuvre très riche. J'ai conscience d'avoir été très bavard, et pourtant je suis sûr qu'il y a encore beaucoup de choses à en dire ...

    Les gens du Lao Tseu, c'est à la fois une exposition de 200 tableaux et un roman fleuve qui reste à écrire. Par Constantin Thalamas ? Il en a surement le talent !

Autre document : Une dédicace de Briac



    On y voit de gauche à droite, l'inspecteur Fanchec, Constantin Thalamas et Barba enlacés, et Julien Kerautret, dit Tchang. Aujourd'hui, il pleut sur Brest ...


Sources

Briac 2010. Les gens du Lao Tseu. Editions Le télégramme. 48 pp.

Crachin : pluie très fine qui tombe des journées entières et finit par vous mouiller jusqu'aux os.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bruine

Lao Tseu
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lao_Tseu
http://chroniquestaoistes.free.fr/html/lao_tseu001.html

Briac. les gens du Lao-Tseu
A l'ouest rien de nouveau. Eric-Maria Remarque.
Voyage au bout de la nuit. Louis-Ferdinand Céline

Brest

http://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_de_Suez
http://fr.wikipedia.org/wiki/Brest
http://www.wiki-brest.net/index.php/Wiki-Brest,_les_carnets_collaboratifs_du_Pays_de_Brest
http://www.wiki-brest.net/index.php/1917,_le_jazz_d%C3%A9barque_%C3%A0_Brest

Recouvrance
http://www.bretagnenet.com/strobinet/pub/trobzh/queme.htm
http://www.wiki-brest.net/index.php/Recouvrance
http://fr.wikipedia.org/wiki/Recouvrance_%28Brest%29

L'église Saint Martin
http://www.odile-halbert.com/Paroisse/Cartes/Cartes_29/29_Brest-Ville.htm

Boris Vian

http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Automne_%C3%A0_P%C3%A9kin
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vernon_Sullivan
http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-veritable-histoire-de-vernon-sullivan_815678.html
http://lartdaimer.free.fr/num/4/vian.htm

Annkrist et Eunez Eussa

http://fr.wikipedia.org/wiki/Annkrist
http://pressibus.org/chanson/annkrist/index.html
http://www.dailymotion.com/video/xdk2zl_annkrist-enez-eussa_music
http://www.tiensetc.org/a-propos-d-annkrist-a456679
http://www.tiensetc.org/annkrist-p13562
http://www.tiensetc.org/enez-eussa-annkrist-a1305371

Annkrist fera prochainement l'objet d'une rubrique dans Rastell Toull

L'aspect politique
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Arl%C3%A9sienne_%28Daudet%29

La génétique des populations
http://www.letelegramme.com/local/finistere-nord/brest/ville/briac-une-aube-rouge-se-leve-sur-la-bande-dessinee-06-03-2010-812174.php

Invasions celtes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Celtes_historiques

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Celtes
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vandales

Mariages
Susanne C,  Rebato E, Chiarelli B, 2001. Anthropologie biologique. Evolution et biologie humaine
Chapitre 30. Anthropologie et migration. pages 375 à 376.
http://books.google.fr/books?id=d5hfPZ8YMXcC&pg=PA377&lpg=PA377&dq=mariage++%22lieu+de+naissance%22+distance&source=bl&ots=rvteaxe9mZ&sig=du9EUV43a5CIwd2tHpEUgAuOelw&hl=fr&ei=PwtHTer4Ds2r8AOQ5LmuCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCsQ6AEwAw#v=onepage&q=mariage%20%20%22lieu%20de%20naissance%22%20distance&f=false

Comportement illien
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_de_P%C3%A2ques
http://www.tahiti-tourisme.info/index_fichiers/histoire_de_Polynesie_Francaise_Tahiti.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9lection_naturelle
http://www.infobretagne.com/ouessant.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Segalen
http://www.cdp29.fr/daoulas-lesactualitesexpositionavenir.html
  
Le chateau de Rosambo
http://www.rosanbo.net/
http://les-chateaux.du-web.fr/chateau-184-22.html

Houdini
http://fr.wikipedia.org/wiki/Harry_Houdini

Fille de la pluie
http://www.i-services.net/membres/forum/messages.php?page=4&uid=127431&sid=71974&idsujet=6933&pgi=0
http://tour-tan.over-blog.com/article-30492392-6.html

Paria de Tristan Corbière
http://tousablog.wordpress.com/2009/10/26/paria-de-tristan-corbiere/
http://www.florilege.free.fr/florilege/corbiere/paria.htm

Rose des bois
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chansons_de_Pierre_Mac_Orlan
On peut l'écouter par Monque Morelli sur Musicme
Pour le moment, je n'ai pas réussi à trouver les paroles sur le web ...

Strange fruits
http://www.lyricsfreak.com/n/nina+simone/strange+fruit_20100706.html
On l'écouter chanter par Billie Holiday sur Deezer ainsi qu'une version française par Olivier Angèle.

Sammy le pianiste noir
http://paroles.abazada.com/chanson,sammy-le-pianiste-noir,58786.htm
http://www.dailymotion.com/video/x6pv6b_sammyle-pianiste-noirjean-roger-cau_music

Les inspirateurs
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_Corbi%C3%A8re
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Mac_Orlan
 
Tramage
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trame_%28imprimerie%29
http://www.agfa.com/france/graphics/training_knowledge/ledossierdumois/lestechnologiesdetramage/index.jsp

Editions du Télégramme
http://www.editions-telegramme.com/
http://www.bdangouleme.com/

Marie Lester par Jean Failler
http://www.palemon.fr/


La femme adultère : Evangile selon saint Jean,  Chapitre VIII 3-11
http://www.zebible.com/bible/chapitre/evangile-selon-jean/chapitre-8.html
http://www.expressio.fr/expressions/jeter-la-premiere-pierre-a-quelqu-un.php